Le Maroc un hub de numérisation sur l’échiquier africain
Sur l’échiquier international la concurrence numérique est farouche entre les pays développés. La numérisation est d’ores et déjà un domaine qui avide les pays et qui reste un élément insécable pour perdurer le développement et la compétitivité.
La numérisation en Afrique :
Le hit-parade de la situation des enjeux de la digitalisation coté stricto sensu, sont les mêmes partout sur l’échiquier international. Mais elle dépérit si on parle d’opportunité et de contexte.
L’Afrique comme continent considéré en voie de développement, dispose d’un contexte opportun dans tous les azimuts, en l’occurrence, la taille du continent, la jeunesse de la population, des zones technologiques et des incubateurs. Ceux-ci sont développés pour faciliter les mises en réseau, à savoir : Diamniadio Valley (Sénégal), Konza Techno City (Kenya), Cyberparc de Sidi Abdellah (Alger), Technopark de Casablanca, JoziHub, Ihub, de Johannesburg (Afrique du Sud), Activspaces de Douala (Cameroun), CcHub de Lagos (Nigéria). En sus, nombreux sont les pays africains qui recourent au renforcement de leur positionnement et suivre l’évolution moderne : le Maroc avec son plan Maroc Numeric 2013 et le plan 2020 ; le Sénégal avec son plan Sénégal émergent et sa déclinaison sectorielle sur le numérique en 2020; le Kenya avec sa vision en 2030 et le Rwanda, avec son plan Nici etc. Même si les pays africains ne sont pas tous sur un pied d’égalité pour en profiter, la grande majorité des pays sont conscients des effets propices de la numérisation, qui reste un moyen sine qua non qui fortifie le bon accompagnement du développement économique et humain.
En effet, une étude a été menée en janvier 2019 par We Are Social et Hootsuite, met en exergue la digitalisation en Afrique en janvier 2019. Les principaux points de cette étude se présentent comme suit :
- En janvier 2019, on compte plus de 1 milliard d'utilisateurs mobiles dans l’Afrique, avec 1,272 millions le même mois en 2018.
- Le nombre d’utilisateurs Internet s’élève à 473 millions, en augmentation de 38 millions (9%) par rapport à janvier 2018.
- 216 millions d’individus utilisent les médias sociaux, en hausse de 25 millions (26%) par rapport à l’année dernière.
- Ce sont désormais 202,4 millions de personnes qui utilisent les médias sociaux sur des appareils mobiles, une augmentation de 30.4 millions soit un taux de 18% de plus que l'année qui précède.
Le Maroc hub de la numérisation en Afrique
Depuis l’arrivée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a connu une versatilité vertigineuse dans tous les domaines, à savoir, l’énergie verte (le Plan Solaire), l’agriculture (le Plan Maroc Vert), le ferroviaire (le TGV), l’industrie (le Plan National Emergence) ... grâce aux visions de Sa Majesté et ses plans concoctés d’une manière efficace, le pays est devenu un exemple à suivre sur l’échiquier Africain.
En effet, le Maroc a mis en évidence une panoplie d’outils pour suivre l’évolution moderne et rester compétitive, en l’occurrence le Maroc Numeric 2013 et le Maroc Digital 2020. Quant au premier, un projet qui a été lancé en octobre sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sa finalité a été construite autour d’une vision et des ambitions claires pour le Maroc, visant à le positionner parmi les pays émergents dynamiques dans les technologies de l’information. Le plan Maroc Numeric 2013 qui vise de parer le pays de la léthargie numérique, a connu des failles et dysfonctionnements malgré l’état d’avancement suite au rapport de la cour des comptes.
Pour remédier et redresser la situation, le gouvernement marocain se dote d’une nouvelle stratégie exhaustive, qui prendra les relais du Maroc Numeric 2013. A cet effet, il a lancé le plan Maroc Digital 2020, cette stratégie se base sur trois piliers apodictiques :
- Le premier pilier réside dans la transformation numérique de l’économie nationale,
- le deuxième pilier met en lumière le Maroc comme hub numérique régional,
- le dernier pilier met en lumière l’écosystème numérique national.
D’après le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Économie numérique, Moulay Hafid El Alamy, le Plan « Maroc Digital 2020 » prendra le relais du plan « Maroc Numeric 2013 » et permettra d’inscrire le pays dans l’économie digitale.
Pour mettre en vogue ce plan, le gouvernement marocain a activé une série de leviers, la création d'une Agence du Développement Numérique en est la meilleure illustration. En effet, l'Agence assume la lourde tâche de mettre en œuvre la stratégie nationale en matière de développement du digital et d’insuffler un nouvel élan à l’économie numérique. En revanche, parmi les effets propices de la numérisation, la Douane a pu remporter le champion numérique national : L’administration de la douane passe, à partir du 1er janvier 2019, à une administration 100% numérique.
D’ores et déjà le Maroc Numeric a le vent en poupe et captive de plus en plus, mieux en mieux équipé d’une meilleure numérisation, la preuve c’est que le Maroc a une vraie stratégie digitale et qu’il figure dans le top 10 digital africain.
Le rapport digital annuel publié par We Are Social et Hootsuite, révèle que le Maroc coiffe le classement à l'échelle africaine et dépasse la moyenne mondiale notamment quant à l'accès à Internet et l'usage des réseaux sociaux.
ATS une startup qui participe à la digitalisation au Maroc
Argyre Technology Services est une société de service informatique spécialisée dans l’édition, l’intégration et le développement de solutions basées sur les technologies des Systèmes d’Informations Géographiques.
Basée à Meknès et fondée en 2018 par M.Sibawaih RIZKI, l’entreprise réalise des études techniques et des solutions informatiques dans divers secteurs.
En effet, La digitalisation de l’administration publique est devenue un élément incontournable pour l’efficacité des services publics, cette modernisation à des répercussions positives sur la vie économique et sociale à l’échelle du pays. A cette fin Argyre Technology Services prône des outils efficaces qui participent au processus de la digitalisation, et d’atteindre l’objectif de Smart City.
ATS offre des solutions pour le développement de l’information géographique au sein des structures privées ou publiques, les services de ATS met en lumière :
- Développement informatique
- Base de données géographique
- Géolocalisation
- Photogrammétrie
- Télédétection
- Assistance technique
A travers ces services, la startup vise d’être un acteur dans la vision du plan Maroc Digital 2020. ATS propose des produits issus des SIG au service des entreprises publiques et privées, en l’occurrence Trash Me qui fait partie de l’optique « Green Tech » et le «Green Gov ». Trash Me est une application citoyenne qui permet d’améliorer la maîtrise des points de collectes pour les entités concernées et de responsabiliser le citoyen pour mieux valoriser les déchets et en réduire les nuances. Ainsi, pour mettre en vogue l’E-Gov, ATS offre un service de Géo portail, qui est une interface informatique capable de retracer et de visualiser les données d’ordre spatiale, Géo Portail permet la visualisation en temps réelle de toutes sortes de flottes mobile.
Certainement, c’est toujours rassurant de savoir que l’on est pas tout seul à ramer et à rencontrer des difficultés pour faire créer et connaitre son startup. Et quoi de mieux qu’une interview pour s’en rendre compte!, le fondateur d’Argyre Technology Services qui s’y colle.
Entretien avec Sibawaih : fondateur d’Argyre Technology Services :
- Votre parcours
Je suis issue de l’école publique marocaine, j’ai effectué ma scolarité au collègue « Salah Edine Ayoub » à Meknès, ensuite j’ai intégré le Lycée « Tariq Ibn Ziad » à Meknès toujours. Durant le lycée j’ai apprécié les matières scientifiques, c’était une expérience riche en apprentissage, les professeurs n’hésitaient pas à partager leur savoir avec la meilleure pédagogie possible. J’ai décroché un baccalauréat scientifique avec mention « Très bien ».
A la sortie du lycée j’ai choisi de traverser la méditerrané pour m’installer provisoirement en région parisienne, j’ai été sélectionné au Lycée « Jean Moulin » à Torcy (Seine et Marne) pour les Classes préparatoires aux études supérieures (CPES). Le début au CPES était un peu difficile pour divers raison. La première raison était la langue, en effet au Maroc durant toute ma scolarité j’ai appris les matières scientifiques en langue Arabe. De plus, le rythme des classes préparatoires était intense. Je suis sortie de l’expérience des classes préparatoires avec un constat, le travail quotidien mène vers la réussite et forme académiquement un élève pour devenir apte à des formations diverses.
Après les CPES, j’ai intégré l’Ecole Nationale des Sciences Géographiques (ENSG) à Marne-La-Vallée (Seine et Marne). Cette formation m’a permis de s’ouvrir sur le développement informatique, la géomatique et l’entreprenariat. J’ai décroché mon diplôme en Octobre 2017.
- Pourquoi retourner au Maroc ? Comment se passe le retour ?
D’abord, je tiens à préciser que j’ai une attache à la France à travers mes amis et la culture française. Le choix de retour n’était pas facile. La décision de retour au Maroc était intéressante avec les opportunités d’entreprenariat en Afrique en général et au Maroc précisément. Le Maroc a su développer un cadre favorable pour l’entreprenariat à travers une modernisation du système fiscale.
Je suis dans ma deuxième année après le retour au Maroc, le bilan est assez positif. J’ai appris des erreurs du début et l’avenir me semble plus clair.
- Pourquoi la géomatique en particulier ?
L’idée de la géomatique est venue après une présentation des métiers de la géomatique par Le responsable du département Positionnement Terrestre et Spatial, chez Ecole Nationale des Sciences Géographiques Serge Botton, pendant la classe préparatoire à Torcy, il m’a ouvert les yeux sur un métier en plein expansion et énormément d’opportunité. Après les recherches sur les métiers de la géomatique, j’ai décidé d’intégrer l’ENSG.
- Pourquoi ATS ? Quels sont les challenges rencontrés dans le monde entrepreneurial ?
Le nom Argyre Technology Services vient d’Argyre le bassin sur la planète Mars, notre slogan souligne ce point, en effet le ciel n’est plus une limite, actuellement plus rien n’est impossible dans le monde du développement, Dans notre monde informatique l’impossible est banni, le seul problème dans la réalisation d’un produit informatique est l’enveloppe budgétaire.
Le monde de l’entreprenariat demande beaucoup d’énergie et dévouement, quand on est entrepreneur nous sommes en perpétuelle réflexion sur les affaires, nous consacrons énormément du temps pour le travail en dépit de notre vie personnelle.
- Pourquoi une startup au Maroc et pas en France ?
Le choix du Maroc pour le siège de l’entreprise est assez secondaire selon moi, nous vivons actuellement dans un monde hyper connecté où le champ d’intervention d’une entreprise est à l’échelle mondiale. Nous sommes basés au Maroc mais rien nous empêche pour travailler avec des français, des britanniques ou d’autres.
- Quels sont les effets fastes et néfastes de votre expérience ?
Je garde une expérience positive de l’entreprenariat au Maroc. La volonté gouvernementale pour soutenir l’entreprenariat au Maroc est assez visible au Maroc, mais l’Etat doit encore travailler et investir pour soutenir les PME en matière de charge. La dématérialisation des démarches étatiques doit être le chantier d’aujourd’hui pour alléger, simplifier et digitaliser les processus administratifs.